Des enseignants français aussi heureux que les autres d'exercer leur métier mais qui se sentent mal préparés au volet pédagogique de leur activité

Par Le 11/10/2015 0

Dans Côté enseignement.....

L’OCDE a réalisé en 2013 une Enquête internationale sur l’enseignement et l’apprentissage (TALIS 2013, www.oecd.org/edu/school/talis.htm). Il s’agit de la plus grande enquête internationale jamais réalisée sur ce sujet. Plus de 100 000 enseignants (dont 3 000 en France) et chefs d’établissement du premier cycle de l’enseignement secondaire de 34 pays y ont participé.

Nous reprenons l'article paru dans "Le Blog l’éducation déchiffrée" – Le Monde – 25 juin 2014

1. Les enseignants aiment leur métier mais ne se sentent pas valorisés par la société

L’enquête TALIS révèle que plus de 90% des enseignants, en moyenne (et en France), sont satisfaits de leur travail, et que près de 80 % des enseignants en France  choisiraient à nouveau, si c’était à refaire, d’exercer leur métier.

Il est important de souligner que les pays qui arrivent à concilier bons résultats éducatifs (dans PISA par exemple) et équité sociale sont également ceux où les enseignants se sentent les mieux considérés. La Finlande, les Pays-Bas, Singapour et l’Alberta (Canada) s’inscrivent ainsi dans ce schéma (voir graphique 1).

Voir en fin d'article les statistiques complètes sur le sentiment de valorisation

La revalorisation du métier d’enseignant est une priorité pour faire face à la crise de vocation observée ces dernières années en France. Elle ne pourra advenir qu’au prix de la création d’une dynamique positive entre tous les acteurs de l’éducation (parents, enseignants, chefs d’établissement), d’une réflexion approfondie sur le statut des enseignants (salaire, temps de travail, incitations pour travailler dans les établissements difficiles…), mais  aussi de la mise en place d’une politique plus efficace pour faire face à l’échec scolaire. Sur ce dernier point, l’enquête TALIS est claire : dans la plupart des pays participants, les enseignants dont la classe compte plus de 10 % d’élèves en difficulté se sentent moins efficaces et sont moins satisfaits. Cette relation est particulièrement marquée en France, suggérant un besoin, chez les enseignants, de mieux appréhender la diversité de leurs élèves pour se sentir satisfaits, efficaces et valorisés.

2. Ils se sentent insuffisamment préparés sur le volet pédagogique du métier

En France, 90 % des enseignants s’estiment bien ou très bien préparés quant au contenu de la matière qu’ils enseignent (contre 93 % en moyenne TALIS). A contrario, près de 40% des enseignants se sentent insuffisamment préparés pour le volet pédagogique du métier, soit la proportion la plus élevée des 34 pays participant à l’enquête TALIS.

3. Ils ont très peu recours à la pédagogie différenciée et n’utilisent pas suffisamment les nouvelles technologies dans les apprentissages

En France, les pratiques pédagogiques des enseignants sont proches de celles des autres pays de l’enquête TALIS. 

En revanche, en France, les enseignants sont moins nombreux à utiliser des pédagogies différenciées pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage et/ou qui apprennent plus vite (22 % en France, contre 44 % en moyenne TALIS et 63 % en Angleterre, par exemple). Ils sont également moins nombreux à utiliser les nouvelles technologies dans le cadre de leur cours (24 % en France, contre 37 % en moyenne TALIS et 74 % au Danemark et en Norvège, par exemple).

4. Ils perçoivent l’évaluation de leur travail comme un exercice purement administratif

TALIS montre que les évaluations remplissent mal leur rôle : 50 % des enseignants, en moyenne TALIS (et même 60 % en France), les perçoivent comme un exercice purement administratif.

8 enseignants sur 10 en France n’observent jamais les cours d’autres enseignants (contre 5 enseignants sur 10 en moyenne TALIS).

Pourtant, ces observations, quand elles existent, sont utiles. Ainsi, une majorité des enseignants en France, comme dans les autres pays, estiment que les commentaires qui leur sont faits sur leur travail ont un impact positif sur leur motivation (62 % contre 65 % en moyenne TALIS), leur satisfaction professionnelle (59 % contre 63 % en moyenne TALIS) et leur confiance en eux en tant qu’enseignants (65 % contre 71 % en moyenne TALIS).

Valorise

 

Les enseignants français se sentent le moins bien valorisés au monde......juste avant les slovaques.....

On n'en revient pas........

Pour aller plus loin, l'étude passionnante, en français, mais très longue ( snif)  de l'OCDE

http://www.keepeek.com/Digital-Asset-Management/oecd/education/resultats-de-talis-2013_9789264214293-fr

Ajouter un commentaire

Anti-spam