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Peut-on former de futurs citoyens sans un enseignement de base en SES ?

nina-bee Par Le 28/01/2018 0

Dans Coups de coeur....

On repend ci-dessous in extenso une tribune de Claude Garcia pour défendre les SES

"Il n’ y a pas si longtemps les sciences économiques et sociales étaient durement critiquées. On leur reprochait de ne pas donner une bonne culture économique aux jeunes, et à mots couverts, certains leur reprochaient de manière évidemment caricaturale, d’être enseignées par des gauchistes voulant entretenir la haine du capitalisme. Billevesées!Depuis quelques mois les attaques contre les SES ne sont plus aussi frontales, et parfois, elles ont même droit à des compliments. Un rapport a montré leur intérêt (voir ici) et une tribune publiée dans Le Monde par 15 économistes insiste sur leur importance et s’inquiète de leur marginalisation dans le nouveau lycée qui se dessine. Au passage, on remarquera que ces économistes soulignent bien qu’il ne s’agit pas de défendre seulement l’économie, mais une matière, l’économie, faisant partie des sciences sociales. Il n’ y a pas de plus bel hommage qu’on puisse  rendre aux SES.

Pour comprendre l’économie et la société dans lesquelles les jeunes évoluent, on ne peut se contenter d’une approche simplement économique, qui paraît plus destinée aux futurs épargnants et consommateurs, qu’aux citoyens adultes qu’ils deviendront.

La tribune explique bien que pour comprendre les enjeux de la mondialisation, les questions environnementales, les défis de la construction européenne, je cite, « il doit exister au lycée une formation solide sur les sciences du mon­de social ». Prenons d’autres exemples, le harcèlement dont sont victimes les femmes, ou encore les phénomènes de domination sociale sont éclairés utilement par les cours de SES.

Alors que les mérites des SES sont plus largement reconnus, le ministère, si on en croit les échos que nous recevons refuse de leur accorder la place qu’elles méritent, et si on ne réagit pas, elles devront se contenter d’une portion congrue.

L’idée d’une troisième culture entre la culture littéraire et scientifique a fait son chemin. Les sciences sociales doivent avoir une place plus importante dans un lycée qui se veut moderne. Pourquoi laisser intacte sa place à la philosophie, et marginaliser les SES? Loin de nous l’idée que la philosophie n’aborde pas des questions d’actualité et des débats de société, mais on peut se demander si aux yeux des décideurs la véritable matière subversive ne reste pas les SES?

Il est vrai que nous sommes en prise directe avec l’actualité. Sans arrêt, nous traitons de questions épineuses, nous sommes sur des terrains glissants, mais nous les abordons avec sérénité et professionnalisme.  Nous avons l’humilité de ceux qui ne prétendent pas dire la vérité, et qui s’appuient sur des disciplines universitaires pour chercher à lutter contre les simplismes, le « cela va de soi », et toutes les idées reçues auxquelles il faut tordre le cou.

Plus que jamais, pour une démocratie adulte, pour avoir des jeunes mieux informés et qui se forgent par eux mêmes leurs opinions, nous avons besoin des SES avec un volume horaire suffisamment conséquent. Un saupoudrage ne serait que poudre de perlimpinpin, diffusée par ceux qui veulent endormir l’esprit critique de notre jeunesse, qui n’est ni déformée, ni formée (au sens de formaté), mais éclairée par les SES."

NB: petite présentation de la démarche des SES

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