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Enfants et tâches ménagères: un cocktail gagnant .....

Par Le 08/11/2015 0

Dans Remue-méninges....

Cela fait déjà bon nombre d'années que les chercheurs s'intéressent aux bénéfices des « corvées », ....comme il ne faut donc surtout pas les appeler si on veut que nos enfants s'y mettent . Aux Etats-Unis, dès 2002, la chercheuse Marty Rossmann a montré en étudiant des enfants sur plusieurs années que, plus que leur mode d’éducation ou leur QI, la participation des enfants à des tâches domestiques à l’âge de 3 ou 4 ans s’avérait le critère le plus pertinent pour déterminer leur réussite plus tard  ( réussite scolaire = qualité des relations avec leurs proches + résultats scolaires + indépendance économique....soyons précis, s'il vous plaît !!). 

En confiant des tâches aux jeunes enfants, on leur laisserait l’occasion de faire des erreurs, d’apprendre de ces erreurs, avant de les laisser conduire ces tâches intégralement, ce qui leur donnerait confiance en leurs compétences. La participation domestique développerait aussi l’empathie, puisque vous êtes plus attentif à ce que font les autres.

Si les bienfaits des corvées sautent aux yeux des instituteurs ( méthode Freinet) et des anthropologues, pourquoi donc ont-elles à ce point disparu du quotidien des enfants ? En France, les jeunes de 11 à 25 ans qui vivent chez leurs parents en font peu, 8 heures par semaine, soit trois fois moins que nous, leurs parents (Insee, 2010) ! Aux Etats-Unis, 82 % des adultes se souviennent avoir été chargés de corvées domestiques, mais seulement 28 % en demandent à leurs enfants (selon un sondage Braun Research cité par le Wall Street Journal, 2014).

Apparemment si l'on en croît certaines études, d'une part nous craignons de déranger nos enfants, qui ont déjà tant à faire avec le travail scolaire… D'autre part, nous cherchons à les protéger de la rudesse de la vie en les éloignant de tout travail domestique.....et en plus ce serait un marqueur de modernité des sociétés.

Et là, nous devenons un peu incohérents.....car en même temps que nos discours valorisent l'autonomie de nos enfants.......nous leur confions de moins en moins de choses à faire. C'est vrai aussi que ça va plus vite de faire soi-même que de convaincre un enfant affalé sur le canapé. Du coup ce sont les parents les plus débordés, qui donc auraient le plus besoin d’un coup de main, qui s’en rajoutent encore en faisant les choses à la place de leurs petits…

« Parce que ça demande du temps d’avoir un enfant qui s’habille seul le matin ou qui participe à la préparation du repas, le temps qu’il se trompe. Ça peut prendre un quart d’heure en plus », résume Valérie Saleur, la directrice de l’école de La Brèche aux loups. Elle sait de quoi elle parle. « Quand on met en place les responsabilités dans une classe à la rentrée, on rame jusqu’aux vacances d’automne. Après, les habitudes sont prises et c’est tout bénéf.."

Nous perdons souvent de vue que cet investissement est un gain de temps pour l’avenir. Et celui de nos enfants, à en croire les chercheurs.

Allez demain on s'y met ! Ce soir on est un peu à la bourre !

( d'après un article du journal Le Monde)

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