"Abandonné par la hiérarchie
Toutes les interventions mettent en cause la hiérarchie dans la gestion de la violence scolaire et parfois aussi les collègues. "Certains enseignants se trouvent abandonnés par leurs collègues qui les jugent avec mépris. Nous avons tous assisté à des scènes de cet ordre en conseil de classe", rapporte un enseignant. "Pourquoi la gestion est-elle aussi laxiste ? Les CPE et les chefs d’établissement s’appuient sur un texte officiel, stipulant qu’on ne peut pas exclure un élève de cours sauf en cas de « danger pour lui-même ou pour autrui ». S’il hurle ou vous insulte, on vous répond « pédagogie ». Comment un professeur peut-il avoir de l’autorité lorsqu’après une exclusion du cours, le CPE ramène, pendant la même heure, l’élève dans sa classe ? Selon les inspecteurs, il n’y a pas de mauvais élèves, seulement de mauvais professeurs", dit un autre. " Comment avoir entièrement confiance si nos difficultés peuvent nous être reprochées ?"
Une formation insuffisante
Les enseignants sont-ils correctement formés ? Pour les intervenants la réponse est claire. "J’ai appris à réaliser des traductions d’ancien français, de moyen français, de latin. Je n’ai pas appris à gérer les « sale pute » ou autres violences". "J’ai appris la version latine, le thème grec, la dissertation mais je ne suis pas psychologue, ni éducatrice spécialisée". "Nous n’avons pas été formés à la communication non-violente, il n’y a pas de référent des ressources humaines", dit une troisième enseignante.
Manque de moyens
La plupart des interventions mettent en cause les moyens. " Il suffit de se rendre une journée dans un établissement pour constater le manque de moyens évident : l’infirmière et le psychologue travaillent sur plusieurs établissements, nous n’avons plus d’AVS et trop peu d’AED. Il faudrait plus de postes encadrant ces élèves et non des gendarmes comme proviseurs adjoints. Il faut mettre fin aux classes surchargées de trente-sept élèves en lycée", dit un professeur. " Lorsque je suis rentrée dans l’éducation nationale, mes élèves de sixième avaient six heures de français par semaine contre quatre heures et demie aujourd’hui. En collège, j’avais huit heures hebdomadaires de latin ; désormais nous sommes heureux lorsque nous en avons quatre", affirme une autre. " Certains enfants relèvent des unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) mais se retrouvent en classe normale où ils n’arrivent pas à suivre et où les autres se moquent d’eux. Nous n’avons pas assez d’auxiliaire de vie scolaire (AVS). Qu’avez-vous fait avec les AVS ? Nous en avons tant besoin !" Le manque de mixité sociale dans les établissements est aussi montrée du doigt."
Nous les parents, on peut peut-être y penser quand on se sent l'envie d"être désagréable avec un prof... ( on ne va pas se mentir, ça nous est tous arrivés, un jour où l'autre...)... On peut essayer de se parler sans s'aggresser...