Nous reprenons ci-dessous un article de Mediapart sur le déferlement de mal- être enseignant
Sous le mot-dièse #PasDeVague, des milliers d’enseignants se sont fait l’écho de leur mal-être vis-à-vis de certaines situations de violences subies dans leur classe. Pire, ils dénoncent l’absence de soutien de tout un système : leur hiérarchie directe – leurs chefs d’établissement – ou indirecte comme les directeurs d’académie ou les recteurs, qui préfèrent étouffer ces faits.
Un principal de collège en éducation prioritaire, dans l’ouest de la région parisienne – contraint de rester anonyme en raison de son devoir de réserve – nuance ce constat et relève « beaucoup de fantasmes chez les professeurs qui imaginent que les chefs d’établissement auraient intérêt à ne pas faire de conseils de discipline ».
En réalité, les situations sont plus nuancées selon lui. « Oui, il existe des chefs qui ne prennent pas leurs responsabilités et laissent des élèves faire n’importe quoi et parfois des professeurs sont lâchés par leur hiérarchie. Mais il arrive que les mêmes refusent toute autorité de la part de leur principal ou proviseur. »Ce hashtag a en effet charrié le pire comme le meilleur.
La récupération par divers groupes politiques – d'extrême droite notamment – a pu brouiller le message et la sincérité des messages postés. Anne Anglès, qui a été professeure d’histoire-géographie au lycée Léon-Blum de Créteil durant 26 ans avant d'aller enseigner à Paris, est mal à l’aise face à ce mouvement. La dimension « défouloir » du mot-dièse #PasDeVague l’a heurtée : « Il est impossible de vérifier la véracité de ces témoignages, d’obtenir des preuves et d’être sûrs que la direction n’a pas répondu. »