La Cour des Comptes a rendu il y a quelques semaines son rapport sur l'efficacité du dispositif d'éducation prioritaire. Rappelons-nous. Le dispositif d'éducation prioritaire ( REP et REP+) concerne le primaire et le collège ( et pas le lycée). Il touche environ 30% des élèves et son surcoût ( 876 €/élève) correspond à 4% du budget affecté au primaire et au collège. Il avait pour objectif de réduire les inégalités de réussite scolaire: par exemple le taux de réussite au brevet est de près de 90% dans les établissements favorisés, contre 80 à 84% dans les établissements défavorisés.
Le dispositif consiste à labelliser des établissements en REP ( réseau d'éducation prioritaire) ou REP+ ( renforcé). Il consiste en des classes à effectifs réduits ( -4 élève/classe en collège et -2 en primaire), plus de personnel de vie scolaire, des modalités pour attirer des enseignants expérimentés ( primes, plus de temps pour des projets collectifs ou des rencontres avec les parents), des méthodes pédagogiques innovantes, et un fonctionnement en réseau ( compliqué à comprendre quand on est pas du métier..)
Le constat est mitigé:
- oui le dispositif a permis de stabiliser les écarts de niveau constatés en sixième, mais ces écarts restent très importants: entre 20 et 35% d'écarts de niveau en maths et français, écarts acquis dans le primaire. Donc s'il n'y avait rien ce serait pire encore.
- non, le dispositif ne permet pas d'attirer et de stabiliser des enseignants chevronnés sur ces établissements
- le dispositif n'est pas suffisamment piloté: pas de bons indicateurs, manque de cohérence, manque de suivi.
- la mixité sociale des établissements REP, REP+ est trop faible et ils sont souvent situés sur des territoires défavorisés ( voir etude CNESCO). Or plus de mixité sociale conduit statistiquement à de meilleurs résultats et à une meilleure attractivité pour les enseignants et les familles...