La Fondation Jean Jaurès a sorti le 21 février une étude coup de poing réalisée par Jérôme Fourquet intitulée: "1985-2017 : Quand les classes favorisées ont fait sécession". On vous en fait un petit résumé. Accrochez-vous, ça fait peur:
La cohésion de la société française est mise à mal aujourd’hui par un processus presque invisible à l’œil nu, mais néanmoins lourd de conséquences : un séparatisme social qui concerne toute une partie de la frange supérieure de la société. Les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population sont en effet de moins en moins nombreuses. D'où une distance croissante qui explique le fait que les élites ont de plus en plus de mal à comprendre « la France d’en bas ». Mais elle aboutit également à une autonomisation d’une partie des catégories les plus favorisées, qui se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale.
Ce phénomène est la conjonction de 5 évolutions a priori indépendantes qui ont concouru au même résultat: le quartier et l'école qui étaient des lieux de brassage social ne le sont plus ( exemple: à Paris la proportion de cadres supérieurs est passée de 19 à 38% de 1985 à 2017) le service militaire qui était l'occasion de rassembler 67% des garçons d'une classe d'âge a disparu, de même que les colonies de vacances, enfin les partis politiques ont perdu leur capacité à représenter l'ensemble de la population...L'intensification de la compétition scolaire a "fossilisé cet apartheid ". Les classes supérieures ont investi de plus en plus largement l'enseignement privé ( la proportion des classes supérieures dans les écoles privées est 2 fois supérieure à celle dans le public...). Ainsi aujourd'hui le public qui forme l'élite de la nation ( classes préparatoires, grandes écoles, ENA, ...) est devenu sociologiquement homogène. On peut rapprocher ce fait des 2 constats suivants: l'explosion des expatriations