Réussir dans un métier d'art: il vaut mieux avoir des réseaux

nina-bee Par Le 02/12/2018 0

Les études montrent que la plupart des artistes ne vivront pas de leur expression artistique de manière principale. Dans les cinq à dix ans suivant la sortie de la formation, une petite minorité seulement va pouvoir vivre de son art de manière principale. Pour les autres, l’insertion professionnelle passe soit par une reconversion en dehors du monde de l’art, soit par le fait d'avoir à côté de sa passion un métier alimentaire, hors de l'art ou un emploi artistiques « utilitaires ».

La seule étude statistique solide sur de jeunes musiciens professionnels, menée par Philippe Coulangeon en 2004, montre qu’au bout de dix ans plus de la moitié des artistes avaient arrêté toute activité musicale professionnelle.

Les écoles d’art, qui tentent de préparer leurs étudiants à affronter le monde du travail, en les formant à d’autres emplois artistiques « utilitaires », comme comédien en hôpital, graphiste ou enseignant, en insistant sur l’utilité des réseaux sociaux ou en leur apprenant à faire un book. Ou encore à passer un entretien, une audition. 

Le fait de passer par une école réputée augmente les chances d’accéder à des emplois valorisés. Pour autant, beaucoup peinent à trouver un chemin. Les mondes de l’art sont des mondes compétitifs et saturés, les places sont rares, et beaucoup se joue au travers des réseaux et des affinités.

Il y a très peu d’emplois disponibles qui correspondent à l’idéal artistique, et le talent n’est qu’un élément parmi d’autres. Pour accéder à ces emplois, il faut un ensemble de savoirs et de connaissances, mais aussi des liens sociaux efficaces. En résumé, il vaut mieux être un homme, d'un milieu favorisé, ayant des connaissances solides dans le milieu de l'art et avoir un bon physique.... Injusre, mais il vaut mieux le savoir...

Pour autant, on peut être comédien et faire de l’art-thérapie, ou être valorisé pour sa créativité sur d’autres modes, et être finalement plus épanoui qu’un comédien « en haut de l’affiche ».

D'après Le Monde ( entretien avec Marie Buscatto, professeure de sociologie à l’université Paris-I)

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×