Thomas Huriez a de l'énergie et de l'enthousiasme à revendre. Diplôme d'informatique en poche, il travaille pendant 4 ans avant de démissionner. « Le quotidien de pompier de l’informatique m’intéressait moins. On travaille longtemps dans sa vie, trop pour ne pas chercher un travail en accord avec les convictions et les valeurs qu’on a acquises », estime-t-il. Le jeune homme veut, à son niveau, « faire quelque chose pour la planète et contre le chômage ».
Alors il se lance : il transforme la maison d’un cousin, mitoyenne de celle de sa grand-mère, pour y ouvrir, en 2007, Modetic, un magasin de vêtements « écologiques et équitables ». Du même coup, il apprend « sur le tas » la gestion et le marketing. Mais, au fil des ans, ses fournisseurs « éthiques » ferment les uns après les autres.
C’est alors qu’il décide de créer sa propre marque de jeans, en cherchant si possible des fabricants français pour diminuer les coûts et favoriser l’emploi. Il finit par trouver une filature de coton bio à Rupt-sur-Moselle (Vosges), un tisseur sensibilisé au développement durable à Charlieu (Loire), qui teindra non loin, selon des normes sévères, et deux confectionneurs à Marseille.
En 2012, il est prêt à lancer sa marque de jeans qu’il baptise « 1083 », soit le nombre de kilomètres séparant les deux cités les plus éloignées de l’Hexagone, Menton (Alpes-Maritimes) et Porspoder (Finistère).
Reste à trouver les capitaux pour démarrer. Il s’adresse alors à la plate-forme de financement participatif Ulule, où il espère obtenir 10 000 euros, promettant de parcourir à vélo les 1 083 kilomètres en question s’il y parvient. Il en récolte… onze fois plus. « La confiance que nous ont accordée tant de personnes a été une chance. La preuve aussi qu’il y avait une vraie attente pour le type de produits que nous proposions. » A un coût raisonnable : 89 euros le jean.
Son conseil pour les lycéens de Terminale qui hésitent....« Quelle que soit la voie qu’ils choisiront d’ici l’été, rien ne sera coulé dans le béton. Ils pourront changer d’aiguillage, se tromper, revenir en arrière et repartir, l’important étant qu’ils arrivent un jour à vraiment prendre du plaisir dans leur travail. »